La sculpture entra dans ma vie par accident. Un jour d’été j’ai pris un cutter pour sculpter un diable dans une racine de bois trouvée par hasard. Et je me suis découpé un doigt. Le diable a fini aussitôt dans un feu bien nourri afin de conjurer le mauvais sort. L’histoire des portes plumes est celle d’une rencontre sur un chemin de randonnée. Ce jour-là, mon regard fut arrêté par un drôle de bout de bois en travers de mon chemin et j’en ai fait un porte-plume. Il représentait pour moi, la résistance devant l’uniformisation de l’écriture informatique.
Et c’est ainsi qu’armé de mon seul cutter, sur les chemins de randonnée, je laisse faire le hasard.
Le travail avec les sachets de thé vient d’une rencontre en 2009 dans une galerie d’Evian. Le travail de Brigitte Ritschard présenté à cette exposition était d’une exceptionnelle beauté, d’une exceptionnelle légèreté. J’ai été littéralement fasciné par les robes, par les bustes d’une émouvante transparence. Brigitte Ritschard est une alchimiste du rêve, jouant avec l’air, avec le vent dans un style inimitable.
Tellement inimitable qu’à l’inverse, les sachets de thé dans mes mains deviennent lourds. La peau devient parchemin, le corps devient torturé. Le sachet de thé devient à mon insu, empreinte indélébile.